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Bazoum dans la «Zone des trois frontières»: L’Appel de Téra pour le bouclier à trois

C’est en véritable chef de guerre que Mohamed Bazoum s’est déplacé dans le sud-ouest du pays. Le président nigérien a en effet séjourné pendant 72 heures dans cette fameuse zone dite des trois frontières où les terroristes font la pluie et le beau temps depuis plusieurs années. Attaques contre les forces de défense et de sécurité et massacres contre les populations ont ainsi occasionné à ce jour des centaines de morts et des milliers de personnes déplacées internes qui ont dû fuir champs et bétail pour «protéger leur nez». C’est d’abord à la rencontre de ces damnés de la terre que le premier magistrat nigérien est allé, question d’apporter à ces pauvres hères qui subsistent comme ils peuvent grâce à l’aide humanitaire le réconfort de la nation. Mais aussi de leur faire une promesse, depuis ce camp de déplacés de Téra où il s’est rendu, celle d’un retour dans leurs localités d’origine où ils pourront vaquer à leurs occupations. «Dans la dignité à laquelle vous aspirez» leur a lancé MB. Encore faut-il que toutes les conditions sécuritaires soient réunies, ce qui n’est pas encore le cas. Ce, malgré le déploiement de l’Opération «Niya» (volonté), forte de quelque trois mille hommes des forces spéciales qui font certes un travail remarquable mais qui n’arrivent toujours pas à éradiquer la violence aveugle qui s’abat sur des innocents aux mains nues. La faute, en partie, au Burkina et au Mali qui ne feraient pas, foi de Bazoum, leur part du boulot dans ce qui est devenu, au fil des ans, une sorte de triangle de la mort où règnent, en maîtres, l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), à la fois partenaires dans l’horreur et rivaux. Comme s’il voulait mieux se faire entendre par Ouagadougou et Bamako, c’est donc à Téra, à une encablure des frontières malienne et burkinabè que le président nigérien a lancé un appel à ses homologues Assimi Goïta et Paul-Henri Sandaogo Damiba. «Quand vous passez la frontière du Niger, vous n’avez affaire qu’à des espaces occupés par les terroristes. Et ça rend difficile le travail que doivent faire nos forces. Il est souhaitable, il est urgent que les pays frères du Mali et du Burkina puissent se relever. Nous allons continuer à projeter nos forces de façon à créer le bouclier dont nous avons besoin», a signifié le chef suprême des armées d’un ton martial. Le chef de l’Etat, sans rejeter toute la responsabilité de la chienlit sécuritaire dans cette partie du territoire à l’inaction des partenaires malien et burkinabè, qui pourraient de ce fait piquer la mouche, Mohamed Bazoum appelle, ni plus ni moins, de tous ses vœux, à la mutualisation des moyens qu’ils soient humains, logistiques ou en renseignements. La conviction du chef de l’Etat est qu’il n’est point de victoire possible pour l’un des trois Etats dont les destins sont imbriqués. Nul ne s’en sortira seul. Des opérations conjointes ont du reste été souvent menées entre les armées nigérienne et burkinabè, à l’image de TAANLI dont la phase 3 s’est déroulée pas plus tard que du 2 au 25 avril 2022. Selon le bilan officiel, elle a, du reste, permis de neutraliser une centaine de terroristes, d’appréhender une quarantaine de suspects, de détruire plusieurs bases logistiques, de saisir une importante quantité de munitions, de carburant, du matériel roulant, etc. La mutualisation des moyens est donc une réalité même si elle n’est pas encore suffisante pour espérer dessoucher la mauvaise herbe qui s’est enracinée de part et d’autre des frontières. Hélas, la mise à mort de la force conjointe du G-5 Sahel par le Mali qui s’en est retiré n’est pas faite pour arranger les choses .

MOURYA, LA VOIX DU NIGER

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