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Société

Burkina Faso : Les autorités de la transition s’alignent sur la proposition de 24 mois de la CEDEAO !

«Si tu veux réussir une mission difficile, confie-la à Issoufou Mahamadou». Ce propos prêté à un dirigeant africain, louant les qualités intrinsèques de l’ex-président nigérien vient de se vérifier dans la médiation CEDEAO/Burkina Faso. 

A l’allure d’un clic d’ordinateur, le prédécesseur de Mohamed Bazoum vient de réussir le plus dur élément de son équation. Seulement trois déplacements à Ouagadougou, et c’est joué. La transition au Burkina Faso ne durera plus 36 mois, comme annoncé au début, mais 24. C’est donc la proposition de l’organisation Ouest africaine, qui est actée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et les siens. L’annonce du consensus ainsi trouvé a été faite par le président en exercice des chefs d’Etat de la CEDEAO, dans la capitale burkinabè, à l’issue d’échanges directs avec les autorités de la transition, le dimanche 24 juillet 2022. Pour son entrée en matière dans les épineux dossiers de l’organisation ouest-africaine, le leader Bissau guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui vient de prendre la présidence en exercice, était accompagné dans ce déplacement par le médiateur Issoufou Mahamadou. Dans les 24 mois, qui s’étaleront du 1er juillet 2022 au 1er juillet 2024, les autorités de la transition auront pour mandat de réussir l’organisation des élections démocratiques et de faire bouger les lignes sur le plan sécuritaire. Si l’atteinte du premier objectif, à savoir l’organisation des élections, dépend essentiellement de la capacité des autorités à trouver un modus vivendi sur les éventuels litiges qui naitront au cours du processus électoral entre tous les acteurs de la vie sociopolitique du pays, pour le second point, le Burkina Faso a besoin de l’accompagnement de la CEDEAO et de ses partenaires. Certainement qu’Umaro Sissoco Embalo mettra à profit la visite de Macron, qui entame, ce 25 juillet 2022, une tournée africaine qui le conduira, entre autres, à Bissau pour placer au menu de leurs échanges la situation sécuritaire au Burkina Faso. En effet, la réussite de la transition au pays des hommes intègres est intimement liée à l’évolution positive du contexte sécuritaire, à même de permettre la possibilité des élections sur le territoire national. Actuellement, le Burkina Faso, seul face à la défense de son intégrité territorial, peine à contenir les groupes terroristes qui troublent sa quiétude et endeuillent ses populations. Revenons à la ligne pour constater que de toutes les médiations en cours, engagées par la CEDEAO, c’est celle d’Issoufou Mahamadou qui n’aura pas donné du fil à retordre. Déjà, lors de son 2e déplacement à Ouagadougou en juin dernier, l’ex-président du Niger avait obtenu l’élargissement total Roch Marc Christian Kaboré, jusque-là en résidence surveillée, après sa chute, satisfaisant ainsi à une des exigences de la CEDEAO. Autre élément ayant favorisé le consensus sur la durée de la transition, l’ouverture d’esprit du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et de son gouvernement, qui contrairement aux cas malien et guinéen, n’ont jamais fait montre d’un quelconque entêtement sur leurs positions. Aussi bien dans leurs actes que leurs propos, les autorités de la transition burkinabè, ainsi que l’ensemble de la classe politique du Burkina Faso, ont eu les mots et les tons mesurés, à ne pas couper le pont avec l’organisation ouest-africaine et tous ses autres partenaires .

Oumarou KANE

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