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Côte d’Ivoire/Mali : Quand l’ONU cristallise le cirque de Koulouba

C’est loin d’être terminé, le feuilleton de 49 soldats ivoiriens interpellés et placés en détention par les autorités maliennes de la transition qui les a très vite indexés comme des mercenaires venus déstabiliser leur pays. Alors qu’avec la médiation du togolais Faure Gassignbé, l’espoir était permis de voir la fin de la crise de nerfs entre Abidjan et Bamako, voilà l’ONU qui vient rajouter une couche à la crispation déjà vive entre les deux voisins. 

Fallait-il vraiment une telle correspondance (adressée aux autorités de la transition) de la part de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour préparer le déplacement au Mali de son secrétaire général adjoint Jean-Pierre Lacroix pour les opérations de paix (il est arrivé le dimanche dernier à Bamako) ? Certes, l’hôte attendu est Français (une nationalité que rechignent les hommes forts de Koulouba et leurs soutiens) d’où la précaution de l’ONU à ne laisser subsister aucun doute quant à la transparence de sa mission au Mali. Mais en déclarant ignorer royalement l’existence des 49 soldats ivoiriens, Bamako trouve de quoi animer davantage la surenchère. Pourtant, aux premières heures de la polémique sur ce sujet, l’Allemagne qui participe à la Mission des Nations unies pour le Mali (MINUSMA) a reconnu, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, la présence de ces 49 soldats qui travaillent pour les siens, sous mandat National Support Elément (NSE). Même si l’ONU ne peut inventer ce qui n’existe pas au risque d’être dans le faux, elle se devait de pousser l’enquête loin, puisqu’elle en a les moyens, pour confirmer ou infirmer la version des autorités ivoiriennes que ce petit détachement militaire débarqué en plein jour à Bamako est le 8e du genre dans le cadre de la NSE. Décidément, plus préoccupé par le déplacement de Jean-Pierre Lacroix, l’organisation dirigée par Antonio Guerres a préféré s’en tenir au strict minimum en termes d’informations sur le sujet au centre de la controverse. Prise à partie en République Démocratique du Congo (RDC) où sa mission pour la stabilisation du pays (MONUSCO) est fortement contestée par la population pour son inefficacité sur le terrain, incapable de jouer son rôle de régulateur en vue de la fin de la guerre russo-ukrainienne, l’ONU, dans sa forme et ses missions actuelles, est complètement dépassée. Il faut des réformes profondes pour redorer son blason qu’elle vient de rayer davantage dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens embastillés à Bamako .

Oumarou KANE

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