MOURYA
Ou bien...ou bien

Discours de Macron au parlement européen: Et le Sahel comment le «repenser» dans tout ça ?

Avec le nouveu patron de l’UE, il y a le discours et la méthode, il y a le dit et le tu, il y a les projections et références. Avec ses habits de nouvel président de l’UE pour un semestre, c’est véritablement un Europhile qui a déroulé ce qu’il compte faire pour cette Europe qui divise de nos jours. Macron a été limpide. Président-candidat à l’Elysée à la course d’avril, on a senti un orateur qui essayait de faire le grand écart entre son programme en tant que présidentiable français, et celui de patron du Conseil européen, slalom pas toujours aisé même avec un homme qui a toujours fait preuve d’un fort en thème. En déclinant la démocratie-le progrès et la paix comme sa feuille de route pour conduire l’Europe vers des rivages prometteurs, Macron n’a pas manqué de faire un clin d’œil à son autre dada, de par la force de l’histoire, et des évènements actuels au Sahel : la relation avec l’Afrique, laquelle foi du nouveau impétrant européen devra être repensée, et pas plus tard que le 17 février prochain lors du jamborée UE-UA de Bruxelles. Le partenariat new-look que promet Macron sous cette «puissance d’avenir» qu’est l’UE sera sous quelle forme ? Le sommet Afrique-France, le dernier en date du 8 octobre avait vu les chefs d’Etat être éclipsés par des icônes de la société civile. Pour ce coup-ci, à Bruxelles, ce sera un continent, l’Europe des 27, face à un autre de 54 pays. 54 pays avec 54 problèmes à débattre, en plus des casse-têtes qui turlupinent également les Européens entre eux. des défis à la hauteur des ambitions marconistes. Le terrorisme sera un des plats de résistance du rendez-vous du 17 février. Comment repenser des rapports dans ce Sahel bouillant au propre comme au figuré avec le djihadisme qui y sévit et ce sentiment anti-Français ou plutôt ce sentiment anti-politique française dans l’ex-précarré ? C’est une grande problématique à laquelle ne saurait se soustraire l’UE, et on peut compter sur Macron pour l’évoquer, avec Barkhane et Takuba qui sont actuellement sur les sables du Niger, Mali et du Burkina. Un terrorisme d’ailleurs dont les tentacules lèchent les côtes guinéennes, en Côte d’Ivoire et au Bénin notamment. Les cas malien et guinéen seront des travaux pratiques en matière de démocratie pour réexaminer cette nouvelle matrice de la coopération entre Européens et Africains. La démocratie rousseauiste ou montesquieusien est-elle applicable dans une Afrique à majorité analphabète, avec une classe politique indigente en matière de gouvernance ? On ose espérer d’ailleurs, que lors de ce sommet, les chefs d’Etat africains auront le courage de relayer aussi les attentes présentes de leurs compatriotes, leurs espoirs et ce qu’ils ne veulent plus de l’Europe. Le discours de ce 19 janvier de Macron en tant que président de l’UE a eu le mérite d’indiquer un cap avec l’Afrique, qu’il a souvent évoqué. Espérons qu’en février prochain, ce sera véritablement vers une direction bien déterminée que se dirigera ce partenariat réinventé plutôt que celui encalminé dans une sorte de néocolonialisme à rebours .

Mourya, la voix du niger

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