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Guinée: Retour aux années de braise !

Le colonel Mamady Doumbouya voudrait faire regretter au peuple guinéen l’ancien président Alpha Condé et sa gouvernance chaotique décriée, parachevée par un 3e mandat anticonstitutionnel qu’il s’est octroyé en marchant sur les cadavres de ses concitoyens qu’il n’aurait pas agi autrement. Embastillant à tour de bras des manifestants aux mains nues, dont certains ont perdu la vie durant les manifestations, selon le bilan du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), le colonel putschiste réaffirme sa détermination à museler un peuple qui l’avait pourtant applaudi comme libérateur, lorsqu’il entrait dans l’histoire par la mauvaise porte en prenant le pouvoir par les armes, le 5 septembre 2021. Montrant toute son aversion pour la contradiction et son amour pour le pouvoir absolu, le chef de la junte, a engagé une chasse aux sorcières dont il repousse chaque jour les limites, pour mettre à l’ombre des leaders politiques qui le dérangent dans son dessein funeste. Ayant opté pour une transition aux contours flous et élastique à souhait contrairement aux recommandations et tarifs de deux ans tout au plus appliqués par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le colonel Doumbouya se montre redoutable contre toute personne ou organisation politique ou de la société civile qui voudrait contrecarrer ses plans. La Guinée, de par la faute d’un usurpateur de pouvoir qui se coiffe de la casquette de redresseur de tort, plonge inévitablement vers les abymes de la dictature si rien n’est fait. Certes, la communauté internationale, qu’elle soit politique ou civile a déjà donné le ton par des déclarations de condamnation des dérives autoritaires en marche à Conakry. La CEDEAO, les Nations unies, Amnesty international, pour ne citer que ces institutions ont joint leurs voix à celles de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du FNDC pour dénoncer le jeu dangereux de la junte au pouvoir mais pour l’instant, rien n’y fit. Pourtant, afin de faciliter le chantier du médiateur de la CEDEAO, l’ancien président béninois Yayi Boni, qui a pour tâche de convaincre le colonel putschiste à se conformer aux codes de l’organisation sous-régionale pour un retour rapide du pouvoir aux civils, le FNDC avait suspendu son mot d’ordre de manifestation. En rappel, une grande manifestation du Front était prévue se dérouler, ce vendredi 4 août, dans le Grand Conakry et à l’intérieur du pays. Finalement, pour tenir la parole donnée à la CEDEAO et prendre ainsi l’opinion nationale et internationale à témoin sur sa bonne foi, le FNDC compte animer une conférence de presse virtuelle. En tout cas, il est temps que la junte militaire mette fin aux souffrances du peuple guinéen qui a visiblement crié victoire trop tôt sur les pouvoirs de fer. Comme le dirait l’autre, le bourreau d’aujourd’hui est plus féroce que celui d’hier et semble n’attendre que les sanctions draconiennes de la communauté internationale pour revenir à de meilleurs sentiments. A moins que le peuple courageux de la Guinée, l’y contraigne pour se libérer de ses serres .

MOURYA, LA VOIX DU NIGER

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