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Législatives du 31 juillet au Sénégal: Résultats et contestations post-électorales ?

Même dans cette démocratie établie qu’est le Sénégal, la publication des résultats qui se fait depuis 2012 par un dépouillement sur place dans chaque bureau de vote devant médias et citoyens, même avec ce processus, les contestations, voire les crises post-électorales sont toujours possibles. A preuve, depuis dimanche, dans la nuit, Benno Bokk Yakaar qui revendique la victoire dans 30 régions sur 46, sans toutefois préciser le nombre de sièges obtenus. Et c’est «Mimi» Touré, l’égérie de l’APR-Yakaar qui l’a annoncé. A contrario, l’intercoalition Yewwi-Wallu, par la voix du maire de Dakar et porte-parole de Yewwi, affirme urbi et orbi qu’une cohabitation est irréversible. Voilà le Sénégal en attendant d’être définitivement fixé, voilà le Sénégal atteint du syndrome des victoires électorales proclamées, avant l’instance habilitée, ici la CENA. Lorsqu’on observe les résultats partiels et non officiels, l’opposition a confirmé l’essai des municipales, puisqu’elle a ratissé large dans des fiefs de Benno Bokk Yakaar ou fortifié ses propres acquis : Dakar, Ziguinchor, Mbaké, Tivaouane… Qui a engrangé le plus de sièges sur les 165 à pourvoir ? Benno ou Yewwi-Wallu ? En tout cas quel que soit le gagnant qui sera désigné par la CENA, c’est parti pour des contestations post-électorales. On sait que ce qu’obnubile chacune des coteries politiques est le contrôle de l’Assemblée nationale. En effet, tous les combats antérieurs ont montré que les locales et les législatives d’avant présidentielle, sont des indicateurs fiables pour savoir de quel camp pourrait être issu le prochain président. Mais si ces législatives ont pris tant de reliefs, c’est parce que l’opposition qui soupçonne le camp présidentiel de vouloir tailler un boubou de 3e mandat à Macky Sall, veut empêcher ce scénario, en s’imposant à l’hémicycle pour bloquer cette éventualité. En clair, une cohabitation pour rendre impossible la tentation de 3e mandat qu’on dit présent dans la tête du chef de l’Etat. Cet enjeu ira-t-il jusqu’à créer une crise post-électorale ? Et si Benno Bokk Yakaar se voit auréolé d’une victoire, va-t-il enfin lever le voile sur cette histoire de 3e mandat ? Ou donnera-t-il raison à ses adversaires en le faisant ? Et s’il n’y a pas lieu de l’effectuer, qui après Macky dans ce regroupement qu’est Benno, pour croiser le fer en 2024, les Khalifa Sall, Ousmane Sonko et autre Barthélémy Dias .

Mourya, la voix du niger

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