MOURYA
A la Une

Mali et RD Congo: Sale temps pour les casques bleus !

Le ciel s’assombrit sur la tête des casques bleus ! C’est le moins qu’on puisse dire, face aux attaques menées par oukases d’expulsion ou assauts physiques meurtriers contre les missions des Nations unies, au Mali et en République démocratique du Congo (RDC). A Bamako, la junte militaire n’a fait que sommer, le mercredi 20 juillet, Olivier Salgado, le porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), de quitter le territoire malien dans un délai de 72 heures. L’autre partie de la guerre contre la Minusma, c’est-à-dire son départ du Mali a été confiée à une organisation de la société civile, sans doute un des nombreux appendices du pouvoir militaire malien. Le Mouvement Yerewolo Debout sur les Remparts n’a pas mis du temps pour exiger le retrait de la Minusma des bords du Djoliba, accusant la Mission d’être «une force d’occupation qui ravive et entretient la peur, les clivages ethniques et la méfiance entre les communautés au Mali». Et pour tout cela, la Minusma doit partir du Mali «avant le 22 septembre 2022», a affirmé le mouvement. En République démocratique du Congo (RDC), c’est le président du Sénat cette respectable chambre du parlement congolais qui est à la manœuvre. En meeting à Goma dans l’Est de la RDC, Modeste Bahati Lukwebo, devant une immense foule de militants de l’Union sacrée, une coalition qui soutient le président Félix Tshisekedi, a lâché : «Voilà, la Monusco (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Congo, NDLR), elle doit plier les bagages». Le patron du Sénat, n’en restera pas là, affirmant dans son envolée lyrique : «Nous-mêmes, nous allons assurer la paix, la sécurité et l’intégrité du territoire». Ce qui est dit est dit ! L’une des plus hautes personnalités de la RDC qui connaît mieux que quiconque le poids des mots, venait ainsi de lâcher une bombe, dans une région du pays confrontée à des violences au quotidien. Le président du Sénat était-il conscient des conséquences de ce discours guerrier contre une structure qui, certes, n’est pas exempte de reproche mais qui paie un lourd tribut aux forces du mal dans sa mission aux idéaux nobles ? Ce sont des centaines de casques bleus de diverses nationalités qui ont trouvé la mort, qu’ils soient de la Minusma au Mali, de la Minusca en Centrafrique ou de la Monusco au Congo. En tout cas, suivant à la lettre le message du président du Sénat, les foules se sont déchaînées contre la Monusco, notamment dans le Nord-Kivu, faisant au moins 15 morts, casques bleus et policiers de l’ONU et manifestants y compris, de Goma à Beni en passant par Butembo. Quelle est la responsabilité du président du Sénat de la RDC auteur de propos aussi incendiaires dans un climat aussi tendu et explosif sur les bords ? A quel jeu joue le pouvoir de Félix Tshisekedi qui condamne toute forme d’attaque et de violence contre le personnel et les installations des Nations unies alors que c’est tout un président de Sénat qui se plait dans son rôle de pyromane et que des militants du parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) apportent leur caution à ce chaos mortel ? En tout cas, le secrétaire général adjoint de l’ONU, en charge des opérations de paix, qui séjourne actuellement à Bamako où il essaie de calmer le jeu, devra être désormais au four et au moulin, pour négocier, le cas échéant, le retrait des missions onusiennes de ces pays qui les déclarent non grata . MOURYA, LA VOIX DU NIGER

Articles similaires

Laisser un comentaire