Au Mali, un chapelet d’attaques djihadistes, certaines simultanées qui endeuillent sans cesse l’armée et les innocentes populations civiles qui pourtant, sont constamment abreuvées de communiqués officiels qui mettent en avant la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité (FDS). Les derniers assauts en date ont ciblé, ce mercredi, des positions de l’armée, au Centre et à l’Ouest du Mali, dans des localités voisines de la frontière avec la Mauritanie. Ils auraient fait des dizaines de morts, 15 soldats tués et 50 terroristes neutralisés, à en croire un communiqué officiel. Juste avant ces offensives des terroristes, l’armée malienne avait annoncé avoir déjoué, ce dimanche, une attaque contre le camp de la Garde nationale du Mali à Sévaré. Deux jours avant, c’est le cœur du pouvoir malien qui a été visé par une attaque suicide aux camions piégés, attribuée à la katiba Macina affiliée à Al-Qaïda et qui a fait au moins un soldat tué, six blessés dont un civil. C’était au camp garnison de Kati, l’endroit le plus sécurisé du pays, où crèchent le colonel Assimi Goïta et le ministre de la Défense de la junte. Les forces du mal dont la témérité n’a d’égale que l’assurance factice dont s’affublent les militaires au pouvoir étant lancés, avec les groupes auxquels ils appartiennent, dans une guerre qui ne prendra fin, ont-ils clamé, qu’avec l’imposition de la charia, à quel calife se voueront désormais les Maliens ? L’armée, malgré sa bravoure étant constamment dans une posture défensive se fait trop souvent surprendre par un ennemi furtif et sans foi ni loi qui frappe avec une lâcheté sans commune mesure. Les populations vont-elles continuer à faire confiance aux éléments de la société de sécurité privée russe Wagner qui, visiblement n’ont pas encore trouvé l’antidote aux velléités djihadistes, à moins que leur mission se limite à veiller sur le chef de la junte ? Au cas où les Forces armées maliennes (FAMa) ne feraient plus le poids, quelle alternative possible pour un Mali isolé de tous par la junte militaire qui se met à l’abri de tout œil extérieur pour vivre son amour fou avec les Russes ? Tout se passe donc à huis-clos, aucune voix discordante n’étant tolérée par la junte militaire qui a contraint les forces française Barkhane et européenne Takuba à plier bagages et à couper depuis lors, les signaux de France 24 et RFI. Pire, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) dont les autorités maliennes se sont opposées au renouvellement du mandat, n’est plus en odeur de sainteté avec une junte qui voit le diable partout. L’avenir de la mission onusienne sur les bords du Djoliba serait même de plus en plus incertain, le chef de la junte étant dans une campagne de nettoyage sans fin. Fort heureusement, tout ne semble pas perdu, les hommes forts de Bamako, qualifiant les actions meurtrières des groupes djihadistes de «gesticulations d’un adversaire en perte de vitesse». Comme quoi, le Mali est gouverné ! Mais quel crédit peut-on encore accorder à des déclarations d’une junte qui a opté de faire vivre son pays en autarcie en plein 21e siècle où le monde est aujourd’hui qualifié de village planétaire ? MOURYA, LA VOIX DU NIGER
