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Mali: Les populations civiles livrées à elles-mêmes et aux terroristes

132 tués dans des attaques contre les populations civiles des villages de Diallassagou, Dianwéli, Deguessagou et environs dans le cercle de Bankass. Le communiqué du gouvernement qui publie ces chiffres macabres attribuent l’assaut aux combattants de la katiba Macina, de Amadou Kouffa, proche du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), et donc de Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). «Plusieurs parmi les auteurs» de cette tuerie en masse dont les chiffres ne sont, du reste, pas exhaustifs «ont été formellement identifiés». S’ils tombent dans les rets, et non sous les balles chaudes, des Forces armées maliennes (FAMa), le gouvernement de transition, qui a décrété un deuil national pour le massacre froid des populations civiles, leur promet le passage devant la justice. Pourquoi ? C’est la grande interrogation que suscite cette attaque meurtrière, après la consternation et la colère du peuple malien. Et la réponse sans équivoque indexe la responsabilité de la junte militaire. Un pouvoir kaki qui n’a pas su apporter la protection nécessaire à ses citoyens qui ont subi l’ignominie des forces du mal, le seul tort, selon leurs assassins, ayant été d’avoir coopéré avec l’armée malienne qui a mené des opérations anti-terroristes dans la zone. Les représailles ont donc été foudroyantes contre de pauvres hères même s’il se trouve que les zélateurs de la junte militaire veulent vainement faire croire à l’opinion que tous les problèmes du Mali sont le fruit des sanctions infligées au pays par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Question : la CEDEAO se serait-elle permise de prendre ces mesures draconiennes contre les Mali, si les maîtres actuels de Bamako n’avaient pris le pouvoir par les armes ? L’organisation sous-régionale qui n’a pas manqué de proposer un accompagnement multiforme au Mali pour conduire sa transition politique, aurait-elle changé le fusil d’épaule, si elle ne s’était pas heurtée à la mauvaise foi des putschistes dont la seule et véritable intention n’est que de s’accrocher au pouvoir, au lieu de le céder aux civils dans un délai raisonnable ? Les tueries en masse et les exactions contre leurs droits au quotidien que les populations civiles ont toujours subies et dénoncées par les institutions à cheval sur la défense des droits de l’homme et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) sont-elles perpétrées par la CEDEAO ? En s’acoquinant avec une société de sécurité privée russe, en l’occurrence Wagner, en lieu et place d’accords officiels d’Etat à Etat, les putschistes au pouvoir ignoraient-ils les risques qu’ils faisaient courir à leur pays ? En signant l’arrêt de mort du G5 Sahel, la force conjointe que le Mali formait avec le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie et le Niger, le colonel Assimi Goïta et ses lieutenants, militaires comme civils, ne savaient-ils pas qu’ils faisaient le jeu du terrorisme qui ne peut être anéanti que par la mutualisation des forces, option judicieuse prônée par le chef de l’Etat nigérien Mohamed Bazoum ? En faisant des forces française Barkhane et européenne Takuba des pestiférées à éloigner du Mali, les putschistes n’ont-ils pas élargi le boulevard pour les terroristes ? En somme, trop de «pourquoi» sans réponse, qui ne font qu’accentuer les inquiétudes autour du malade Mali dont les dirigeants précipitent le chaos. En tout cas, à moins de redresser la barre de la barque pendant qu’il est encore temps, en saisissant par exemple la main tendue de ses voisins, la junte militaire ne fera qu’aggraver le cas du patient Mali, dont l’agonie socio-économico-politique, malgré la fausse propagande qui est faite autour de lui, est bien réelle. Malheureusement pour la sous-région, le cas du Burkina Faso voisin, dirigé également par des putschistes, avec à leur tête le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ne respire pas, non plus, meilleure forme, tant les terroristes y tuent et font des Personnes déplacées internes (PDI) .

MOURYA, LA VOIX DU NIGER 

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