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Présidentielle au Kenya: Comment éviter le syndrome de 2007 ?

C’est aujourd’hui 9 août 2022 que les électeurs kenyans sont appelés à élire le président de la République pour succéder à Uhuru Kenyatta. En lice, 4 candidats dont le vice-président William Ruto et un des éternels opposants Raila Odinga. Une élection au kenya sans violence, c’est quasi une prouesse, et cette violence, certains sont en train de la préparer via les Fake News, et la surenchère informationnelle : vidéos truquées, fausses infos, accusations sans fondement de préparation aux fraudes … Tous les ingrédients pourraient être réunis pour que cette présidentielle inédite du reste se passe avec des violences. Indexés Twitter- Facebook et Tik-Tok où l’on déverse des tonnes d’inepties et de propos susceptibles de rompre l’équilibre sociologique déjà fragile dans ce pays. En effet, le vote au Kenya est aussi ethnique, et ce, depuis l’après-ère du père de la Nation Jomo Kenyatta. Kikuyus et Luos se sont toujours défiés politiquement, et la présente présidentielle a cela de piquant car, le président sortant Uhuru Kenyatta, a préféré Raila Odinga éternel candidat malheureux, puisqu’à 77 ans, il est sur la ligne de départ pour la 5e fois et sûrement pour la dernière, Uhuru Kenyatta en a fait son poulain en mettant de côté William Ruto, 55 ans, son vice-président. L’opposant de toujours est donc le champion du pouvoir pour la présidentielle. C’est un remake de 2007, car à l’époque, les 2 têtes de proue de cette présidentielle étaient des opposants à l’époque de Daniel Arap Moi, contre Mwai Kibaki, les voici, 15 ans après qui se retrouvent en compétition. Et justement, la toile n’arrange pas les choses car avec cette affiche rarissime, qui oppose au fond des éternies, la moindre peccadille pourrait mettre le feu aux poudres. Il est vrai que des dispositions sécuritaires ont été prises, la Commission électorale kenyane (IEBC) rassure et parle d’un «scrutin très disputé et paisible». Nonobstant ces promesses, la croyance d’une crise post-électorale qu’a posté la Toile, n’est jamais une hypothèse d’école d’autant qu’il y a 15 ans, chacun garde à l’esprit cette crise post-électorale qui avait fait des centaines de victimes. Néanmoins, certains espèrent au vu de la dernière présidentielle que si contestations il devait y avoir, ce sera devant les tribunaux administratifs, car on se rappelle que le dernier vote, la Cour suprême avait annulé le vote, et l’a fait reprendre. Le Kenya sera-t-il «le point d’ancrage» pour la stabilité, la sécurité et la démocratie comme l’ont souhaité une quinzaine d’ambassadeurs le 5 août dernier ? On l’espère, à condition que la Toile se calme .

Mourya, la voix du Niger

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