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Présidentielle gabonaise 2023: Ali Bongo Ondimba encore ?

Ali Bongo Ondimba est déjà sur la ligne de départ. Plus d’un an avant la prochaine présidentielle, le président gabonais a laissé entendre qu’il serait candidat à sa propre succession. De nouveau. «Chers camarades, 2023 approche à grands pas. Je serai là avec vous. Je serai là avec vous, pour vous. La seule issue sera la victoire, une victoire franche, nette, indiscutable», a-t-il en effet déclaré le samedi 12 mars 2022 à Libreville devant une assistance conquise lors du jamborée politique organisé à l’occasion des cinquante-quatre ans du Parti démocratique gabonais. ABO est donc déjà dans les starting-blocks malgré l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime en octobre 2018, qui l’a beaucoup handicapé au point que chacune de ses apparitions publiques, d’un pathétique indescriptible, confinait au supplice de Tantale. Il fallait coûte que coûte montrer à ses compatriotes qu’il est toujours en état de gouverner. Mais, foi de l’intéressé, il a «définitivement et totalement surmonté» l’épreuve à laquelle il a fait face ces dernières années. Allons donc pour un nouveau tour de piste avec le légataire universel de la dynastie Bongo qui a hérité du trône de papa à la mort de ce dernier en 2009. Le père mort, le fils s’empara en effet du fauteuil suprême, avec la bénédiction de l’armée, avant de légaliser son affaire quelques mois plus tard. Réélu en 2016, il peut depuis 2017 se représenter jusqu’à ce que mort s’ensuive. Comme papa, puisque la Constitution révisée lui permet de régner ad vitam aeternam. On ne sait pas encore s’il va battre un jour le record de son géniteur, mais à seulement soixante-trois printemps, il a de la marge pour cela, si Dieu lui prête vie. En tous les cas, il y a toujours une solution de rechange dans ces monarchies où l’ordre de succession au trône est, en règle générale, réglé comme du papier à musique. Avant d’annoncer sa candidature prochaine, ABO n’a-t-il pas bombardé son fils, Noureddin Valentin Bongo, conseiller stratégique du président du PDG ? Un poste qui lui permet d’être la cheville ouvrière de la campagne de son paternel et, pourquoi pas, d’être une alternative au cas où… Il a dit «une victoire franche, nette, indiscutable» ? Comment le locataire du Palais du bord de mer peut-il en effet ne pas penser aux conditions calamiteuses dans lesquelles il a été reconduit en 2016 avec la tragédie du Haut-Ogooué qui a fait basculer comme l’effet d’un prodigieux miracle les résultats du scrutin qui donnaient Jean Ping vainqueur ? Une tache noire qui a valu, du reste, la mise au ban du Gabon par l’Union européenne et que le désormais futur prétendant entend laver à jamais. Et, sous réserve de l’évolution de la situation, il le pourra, d’autant plus facilement que l’opposition n’est plus que l’ombre d’elle-même. Quand ses ténors, à l’image de l’ancien premier ministre Jean Eyeghe Ndong, n’ont pas rejoint la majorité, ils se ruinent en querelles picrocholines et déroulent ainsi le tapis rouge pour leur adversaire qui ne se privera pas de poursuivre sa pêche au gros dans leurs rangs au fur et à mesure que l’échéance approchera .

MOURYA, LA VOIX DU NIGER

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