MOURYA
Ou bien...ou bien

Sahel: Les manifestations qui peuvent changer le quotidien des populations

Les manifestations de rue, lorsqu’elles sont autorisées, bien encadrées et observent une discipline exemplaire, constituent l’autre face charmante de la démocratie. C’est ainsi que dans tous les pays, même ceux dits très à cheval sur le respect des droits de l’homme, la contestation, notamment quand elle doit se déporter sur la place publique est soumise à une réglementation bien élaborée qui, suivie conformément à la loi en vigueur, fait le bonheur, et des manifestations, et ceux à qui elles s’adressent. Si elles ont le mérite de mettre le doigt sur des défaillances de ceux qui nous dirigent ou des soucis de la vie quotidienne comme les coupures d’eau et d’électricité, la vie chère, les insuffisances en matière d’éducation, ou encore l’insécurité, etc., elles sont également une jauge importante de la démocratie.

Raison pour laquelle les manifestations constituent un outil à privilégier pour appuyer la bonne marche de nos fragiles Etats africains et de nos pays où tout est priorité. Que ce soit dans le domaine de la santé que ceux de l’éducation, de l’agriculture, de l’environnement, de l’énergie, de l’accès à l’eau potable, et désormais de l’insécurité et de la pandémie du Covid-19 et sa kyrielle de variants dont le dernier né, l’Omicron se propage à une vitesse grand V, l’Afrique ne fait pas exception à ces soucis qui accablent les populations au quotidien. Mais, chaque pays a sa stratégie de lutte et les moyens qui l’accompagnent, mais qui ne sont pas toujours à la hauteur des défis.

C’est ainsi que les pays comme le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, s’activent selon les ressources humaines et financières qui sont les leurs, pour faire face à cette hydre dont les tentacules repoussent aussitôt coupées par les armées nationales, appuyées par leurs partenaires européens et américains. Certes, les résultats obtenus dans cette guerre asymétrique imposée aux pays du Sahel, et désormais à certains autres du Golfe de Guinée, comme la Côte d’Ivoire, le Bénin, ou le Togo, sont loin d’être à la hauteur des attentes de tous. Mais, il importe de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, car non seulement aucun pays ne peut vivre en autarcie, mais face à la pression étouffante et meurtrière du terrorisme, une solidarité nationale et internationale s’avère incontournable.

Juste que dans toute relation qui s’installe dans la durée, il faut toujours faire le bon choix et se mettre en couple avec un partenaire respectueux de ses aspirations à soi, des droits humains et de la justice. De plus, il faut mettre des balises infranchissables. Si les économistes affirment que «la liberté des prix sans garde-fou est impensable», c’est tout autant primordial de déterminer les règles d’une vie commune. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Niger, ce pays vaste de 1 267 000 km2, fait courageusement face aux attaques terroristes tous azimuts avec les moyens qui sont siens. Doté naturellement de frontières à surveiller comme du lait sur le feu, notamment celles du Nigéria avec Boko Haram, celles du Burkina Faso et du Mali, avec les djihadistes de l’Etat islamique au Sahel et du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, celles du Tchad et de la Libye qui déversent régulièrement au Niger, des rebelles et trafiquants de tout acabit, le pays qui vit avec bonheur ses moments de démocratie, doit s’accrocher à la coopération militaire avec les Etats-Unis, la Turquie, la Russie, la France et la Chine.

Et c’est de cette contrainte de soutien aux armées africaines, que les manifestants, qui sont certes soucieux tout comme les gouvernants de la sécurité du pays, doivent pouvoir intégrer dans leur fonctionnement afin de ne pas tomber dans le piège de politiciens, lobbyistes et activistes aux intérêts cachés, égoïstes et très personnels. Dans sa trajectoire de pays de paix et de cohésion sociale qui attire de nos jours de nombreux investisseurs locaux et étrangers, le Niger a davantage besoin de sérénité pour adopter et conduire des programmes bien inspirés pour son développement.

La conviction que les vrais patriotes africains épousent de plus en plus est de participer à des manifestations réfléchies qui servent à l’amélioration de leur quotidien.

MOURYA, LA VOIX DU NIGER

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