Le Président Paul Biya continue de diriger son pays d’une main de fer depuis 35 ans. Mais l’âge avancé du plus vieux président d’Afrique encore en exercice soulève des questions concernant sa future succession. Et les spéculations vont bon train avec souvent des scénarii catastrophes qui font craindre le pire pour ce pays dont une bonne génération est née et a grandi avec Biya comme président. La récente visite du Président français Emmanuel Macron au Cameroun, a remis au goût du jour un débat devenu reçurent concernant la succession du vieux président. Paul Biya est vieux, et lors de la conférence de presse conjointe entre les chefs d’Etat, les Camerounais ont remarqué ce qui était de notoriété publique : la santé de Biya est chancelante. Il pourrait tirer sa révérence à tout moment. D’où l’exacerbation du débat sur sa succession. Il faut dire que la bataille risque d’être rude entre opposants aux régimes, et les caciques proches de Paul Biya. Les uns vont batailler pour la première alternance démocratique au Cameroun, tandis que les autres, proches du régime notamment du parti présidentiel, déploieront toutes les énergies pour consolider les acquis et perpétuer la mainmise du clan Biya sur le pouvoir camerounais. L’éventuelle disparition de Paul Biya pourrait incontestablement redonner de la vigueur à une opposition politique camerounaise, embastillée et persécutée qui malgré les multiples tentatives, n’a jamais réussi à déstabiliser le régime pendant les 35 années de pouvoir sans partage. Ni John Fru Ndi( 81 ans), président Front social démocrate (SDF), principal parti de l’opposition camerounaise a fini par jeter l’éponge et se ranger après trois participations à l’élection présidentielle en tant que principal challenger de Paul Biya en 1992, 2004, et 2011. Mais quel que soit le camp qui gagnera le pouvoir au Cameroun, il devra faire face à plusieurs défis notamment la corruption endémique qui gangrène l’économie du pays, et la crise anglophone qui a mis au ralenti la vie d’une bonne partie du pays. Entre la ligne dure et répressive qui fait totalement abstraction d’une quelconque négociation avec les indépendantistes de l’imaginaire république d’Ambazonie, et l’option de dialogue pour trouver une solution consensuelle à la crise, le successeur de Paul Biya devra faire le choix qui peut mettre fin aux souffrances des populations. Une décentralisation ou une autonomie des régions anglophones au sein d’un Cameroun unitaire pourrait être la solution miracle à ce conflit sanglant. En attendant, Paul Biya est toujours aux commandes. Mais jusqu’à quand ? .
G. A