Ce jour, vendredi 15 juin 2022, la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna et son homologue en charge des Armées, Sébastien Lecornu sont au Niger. Ils seront reçus par le Président de la République Mohamed Bazoum et le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou.
Au menu de leur visite, les questions sécuritaires et de développement. Point d’orgue des discussions entre les deux ministres français et les autorités nigériennes, le redéploiement des forces Barkhane et Takuba au Niger après leur retrait du Mali. Il est surtout question de réarticulation de la force française Barkhane, en vue d’adapter sa présence au contexte nouveau et à la réalité de la lutte antiterroriste conformément aux exigences des partenaires. Ce redéploiement acté par l’exécutif nigérien avec l’approbation du parlement est actuellement en voie de finalisation. A Niamey, la Base aérienne 101 censée accueillir l’essentiel du matériel de Barkhane est, depuis plusieurs mois, en travaux d’extension pour accueillir le matériel ainsi délocalisé du Mali. Répondant à une question d’un journaliste tchadien sur l’objet de cette visite, lors de son récent séjour à N’Djaména, le président nigérien Mohamed Bazoum a confirmé à nouveau ce redéploiement qui est en phase terminale, c’est-à-dire au niveau technique entre les responsables des armées nigérienne et française. En plus du Niger, d’autres pays du Golfe de Guinée qui en ont fait la demande, vont bénéficier de l’appui de ce même dispositif militaire français redéployé du Mali, afin de renforcer davantage leur sécurité et ainsi faire face à la menace terroriste de plus en plus manifeste à leurs portes. Le développement et l’humanitaire seront également au centre des échanges entre les deux ministres et autorités nigériennes. La France, faut-il le souligner, est le premier partenaire au développement au Niger. Outre ses interventions multiformes et variées dans pratiquement tous les domaines (Education et Formation, Santé, Hydraulique, Routes, Libertés Publiques, Modernisation des Régies Financières, Humanitaire, Sécurité…), Paris octroie chaque année une aide financière directe importante à Niamey. Ce qui lui permet ainsi de résorber son déficit budgétaire. Ce qui n’empêche pas à la politique africaine de la France de faire l’objet de critiques, souvent acerbes, de la part d’une opinion, d’ici et d’ailleurs, qui, à tort ou à raison, trouve insuffisante et parfois même nocive la présence française en Afrique d’une manière générale. Et, c’est aussi pour dissiper toute suspicion sur la présence militaire française et clarifier les détails de cette coopération qui peuvent paraitre flous que ces ministres français sont à Niamey .
Oumarou KANE