La Société nigérienne des produits pétroliers (SONIDEP) ne se porte pas bien ! En illustrent, la persistance de la crise du gasoil, le limogeage du directeur général adjoint de la boîte et les soupçons de cambriolage à l’intérieur d’un de ses bureaux. Y-a-t-il un lien entre tous ces malheureux événements ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres. Les réponses ne tarderont certainement pas à venir.
Pour le Directeur Général de la SONIDEP, Ibrahim Maman, il faut assainir la «maison». D’après plusieurs sources, c’est sa principale mission : redorer le blason de cette société, jadis fleuron de l’économie nationale, aujourd’hui en perte de vitesse. La crise du gasoil est venue dévoiler au grand jour la gestion catastrophique de cette boite. Si la pénurie persiste, ce n’est point parce que des mesures n’ont pas été prises (il y a eu l’arrêt temporaire des exportations du gasoil instruit par le ministre du Pétrole), mais parce que surtout la SONIDEP croule sous les poids d’impayés à la Société de raffinerie de Zinder (SORAZ). Comment en est-on arrivé là ? Qui en est le responsable de cette situation ? Il faut donc interroger la gestion antérieure. Les explications du désormais ex-directeur général adjoint de la SONIDEP Illo Amadou Aboubacar sur les raisons principales de son limogeage donnent la mesure de certaines pratiques, qui ont prévalu jusque-là dans la boite. Ces pratiques ont pour noms, affairisme, clientélisme, concussion. Ces pratiques sont attestées par la décision prise par le directeur général à l’encontre d’un député membre de la majorité parlementaire. Ibrahim Maman a signifié à l’honorable Khalid Hamadi, son exclusion de la liste des prestataires de la SONIDEP en vertu des dispositions légales en vigueur en République du Niger (article 52 de la Constitution) qui interdit aux députés de prendre part aux marchés publics. La gestion antérieure ignorait-elle l’existence de ces dispositions ? Aussi, la situation du personnel de la SONIDEP est-elle sujette à polémique. On parle ici de recrutement abusif du personnel et même de favoritisme dans ledit processus. Tout ce qui aurait conduit la Haute autorité de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) à ouvrir une enquête pour voir clair dans le recrutement du personnel. Quid d’un probable cambriolage dans les locaux de la direction générale de la SONIDEP sis rond-point Palais des Congrès, qui continue de défrayer la chronique et qui fait l’objet d’une enquête policière en cours. Comme on peut le constater, la SONIDEP est sous les feux de l’actualité, avec une nouvelle direction générale portée sur l’orthodoxie, donc déterminée à donner les coups de balai nécessaires qu’il faut pour redorer le blason de cette société, et qui, tout naturellement, ne manque pas de rencontrer de résistance .
Oumarou KANE