La justice a rendu public le lundi 3 janvier 2022 son verdict dans le dossier de gestion de 17 tonnes de cannabis saisies en mars 2021 par l’Office de contrôle et de répression de trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS). Cette affaire opposait le ministère public au DP de l’Evènement Moussa Aksar et la blogeuse Samira Sabou.
A travers ce verdict rendu public hier lundi, nos confrères Moussa Aksar, directeur de publication du journal L’Evènement, président de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) et Samira Sabou, journaliste blogueuse se voient respectivement condamnés à deux et un mois de prison avec sursis et une amende de 50 000 F CFA chacun.
Le ministère public reproche à nos deux confrères d’avoir relayé sur les réseaux sociaux, un article de Global Initiative intitulé «Strange days for hachish trafficking in Niger ou Les jours étranges pour le trafic de hashish au Niger». Ils sont poursuivis pour diffamation par voie de communication électronique suite à une plainte déposée le 9 juillet 2021 au bureau du Procureur de la République près le Tribunal de grande instance (TGI) hors classe de Niamey par l’OCRTIS. L’infraction est fondée sur la loi 2019-33 du 3 juillet 2019 portant répression de la cybercriminalité au Niger.
Dans un premier temps, l’OCRTIS a apporté un droit de réponse par rapport à l’article publié par Global media initiative. «Certains passages de l’article, au regard de leur caractère extrêmement dangereux pour la paix et la cohésion sociale, ne laissent aucun doute quant à leur nature tendancieuse dont l’objectif est de ternir l’image de l’OCRTIS et au-delà, du Niger tout entier», a dénoncé le commissaire principal et porte parole de la police, Abou Mountari lors de ce point de presse. «L’OCRTIS défie par ailleurs quiconque d’apporter la moindre preuve de ces allégations et se réserve le droit de saisir la justice pour que les auteurs de cet article imposteur, qui, de sources bien informées n’ont jamais mis pied au Niger, subissent la rigueur de la loi», a-t-il ajouté.
Pour mémoire, en mars 2021, l’OCRTIS a présenté à la presse un réseau de trafiquants de drogue à «haut risque» après quatre mois d’enquête et d’investigations. La drogue stockée dans un entrepôt à Niamey est estimée à 17 tonnes de cannabis d’une valeur de plus de 20 milliards F CFA. Selon l’OCRTIS, elle a quitté Beyrouth au Liban dans un conteneur transporté par une société indienne jusqu’au port autonome de Lomé où elle a été enlevée et chargée dans un camion immatriculé au Bénin à destination de Niamey.
Après son conditionnement dans la capitale du Niger, la drogue devrait être transportée à Agadez dans des citernes avant de remonter en Libye. 13 personnes dont 2 de nationalité algérienne et 11 de nationalité nigérienne avaient été interpellées à Agadez et Niamey. Une cérémonie d’incinération de cette drogue a été organisée le 24 avril 2021 à la sortie de Niamey en présence des ministres de la Justice et de l’Intérieur .
SA