MOURYA
Le Pouls du Niger

Le Niger: Entre rebellions, coups d’Etat, terrorisme et banditisme !

Le Niger est un pays que l’on peut qualifier de miraculé. En effet, que de crises traversées des indépendances à nos jours, sans qu’elles aient pu entamer la dynamique de développement dans laquelle les pères fondateurs avaient engagé le pays. De la lutte politique armée, au terrorisme en passant par les rebellions armées et les coups d’Etat violents, le Niger aura traversé des dures épreuves qui pouvaient annihiler son développement. Mais la capacité de résilience du peuple nigérien est exceptionnelle. Sitôt l’indépendance proclamée, le Niger entre dans une crise politique majeure marquée par des dissensions entre le Rassemblement démocratique africain (RDA) du président Diori Hamani et le Sawaba de Djibo Bakary. Cette querelle politique entre le RDA favorable à une indépendance qui préserve les relations historiques avec la France et le Sawaba qui évolue dans la mouvance panafricaniste plutôt proche de l’Union Soviétique, va atteindre son paroxysme avec le début des attentats fomentés par les partisans de Djibo Bakary. La répression féroce du régime de Diori va pousser le fondateur du Sawaba à l’exil au Ghana chez son ami Kwamé Nkrumah. Après l’élimination de la menace Sawaba, le régime Diori va faire face à une épreuve dont il ne s’en sortira pas. Il s’agit du coup d’Etat militaire fomenté et réussi par son chef d’Etat-major, le lieutenant-colonel Seyni Kountché. Ce dernier va aussi affronter plusieurs tentatives de putsch, notamment celle de 1976, et celle de la nuit du 5 au 6 octobre 1983 menée par son ami Amadou Oumarou dit Bonkano. Kountché règnera sous la menace permanente d’un coup de poignard dans le dos de la part de ses compagnons du Conseil militaire et suprême (CMS) jusqu’à sa mort en novembre 1987. Après la disparition de Kountché, l’accession d’Ali Saïbou à la magistrature suprême a permis l’avènement de la décrispation qui a abouti à la conférence nationale souveraine qui a jeté les bases de la démocratie au Niger. L’on pensait alors que la période de l’instabilité était à jamais révolue. Mais c’est sans compter sur la résurgence des irrédentismes à caractère ethniques qui vont donner naissance à deux rebellions armées à savoir celle des années 90 et celle de 2000. Entre temps, les bruits de bottes ont résonné deux fois à savoir le coup d’Etat de Ibrahim Baré Mainassara contre le premier président démocratiquement élu Mahamane Ousmane, et l’assassinat du même Ibrahim Baré Mainassara en 1999 par sa garde rapprochée Daouda Mallam Wanké. L’achèvement de l’ère Tandja marquée par la fin de la seconde rébellion armée, va se dérouler une fois de plus dans des conditions tumultueuses et dramatiques avec le coup d’Etat perpétré par le commandant Salou Djibo le 18 février 2010. L’avènement du Président Issoufou Mahamadou au pouvoir sera marqué d’une part par une multitude de tentatives de coups d’Etat avortées, mais surtout par l’avènement du terrorisme à la faveur du renversement du régime de Mouammar Kadhafi. Un terrorisme qui éclot aussi bien au Sud-Est du pays, que dans la partie Ouest aujourd’hui avec son lot de victimes civiles et militaires qui se comptent par milliers. A cela, s’ajoute ces dernières années, un banditisme armé marqué par des enlèvements de bétails, et des rapts contre des rançons aussi bien dans le Centre que dans le Sud-Est du pays. Le Niger tente aujourd’hui de juguler ces nouveaux fléaux avec une armée qui n’a cessé de gagner en expériences depuis les indépendances, au point de devenir l’une des meilleures armées de la sous-région ouest-africaine.

G. A

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