Les Nations unies ont jeté un pavé dans la mare cette semaine avec le rapport établi par ses experts, qui affirment que des soldats maliens et «blancs» ont assassiné 33 civils à la frontière entre le Mali et la Mauritanie, le 5 mars dernier. Les suppliciés sont au nombre de 33 dont 29 Mauritaniens et 4 Maliens. Selon le rapport, des «soldats blancs» et des militaires, des FAMas sont impliqués dans ce crime de masse intervenu non loin du village de Robinet Al Ataye dans la région de Ségou. Ce n’est pas la première fois que l’armée malienne et les mercenaires sont accusés d’être impliqués dans des exactions contre des civils au Mali. Ainsi, du 27 au 31 mars 2022, un autre massacre de plus grande ampleur a eu lieu dans le village de Moura situé dans une zone contrôlée par les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), dont fait partie la Katiba Macina d’Amadou Kouffa. Les habitants du village soupçonnés par les militaires maliens et les mercenaires d’être des terroristes, ou leurs collaborateurs, sont systématiquement et sommairement exécutés sans autre forme de procès. Les FAMas se sont alors livrés, selon de nombreux témoignages, à «des pillages et de viols sur les habitants». Malgré les dénégations des autorités maliennes, les rapports indépendants (Amnesty international, ONGs de défense des droits humains) et les témoignages audios et vidéos de rescapés, confirment les faits qui constituent à ce jour le plus grand crime de masse commis par l’armée malienne et ses complices dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais pour qui connait le groupe Wagner, ces informations sont loin d’être surprenantes. En effet, les mercenaires russes souffrent d’une réputation sulfureuse en raison de multiples crimes commis à travers le monde sur plusieurs théâtres de conflits (Syrie, Centrafrique, Mozambique, etc…). Le groupe est connu pour être peu soucieux des questions de droits humains dans le cadre de ces opérations militaires qu’il mène avec les armées nationales. Et s’il s’associe à des armées peu regardantes sur la question, bonjour les dégâts ! Cette situation a pour conséquence immédiate de ternir l’image des armées nationales, qui deviennent ainsi complices des exactions commises sur le terrain de guerre. Les actions de Wagner, portent ainsi un coup à la crédibilité de l’armée malienne qui risque ainsi de créer une exacerbation de la situation à travers les exactions multiples contre les civils. Les ressentiments peuvent bien souvent aboutir à des désastres sociaux aux conséquences incalculables. Avec la poursuite de la coopération entre les FAMas et le groupe privé Wagner, il faut craindre que d’autres crimes ne se reproduisent à l’avenir. Il reste que la justice internationale continue de garder un œil contre les auteurs de ces assassinats de masse afin que les coupables puissent répondre un jour de leurs actes .
G. A