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Nouvelle stratégie de Barkhane au Niger: Le Sahel devrait s’en approprier

En politique, le hasard n’a pas souvent sa place et comme la guerre même asymétrique est une façon de faire cette guerre, d’ailleurs Carl Von Clausewitz définit le terrorisme comme «une violence politique avec des armes physiques et psychologiques dirigées contre des non-combattants incapables de se défendre». Alors vu sous ce prisme, ni la sortie le 13 juillet dernier du président français pour évoquer de «repenser» la nouvelle vision des opérations militaires en Afrique ni la visite 3 jours plus tard du ministre des armées, Sébastien Lecornu et celle des Affaires étrangères Mme Colona à Niamey ne sont anodins, loin s’en faut. Encore moins le séjour du même Lecornu à Abidjan même, si dans la capitale économique ivoirienne, ce fut, on va dire pour visiter la troupe, requinquer son moral alors qu’à Niamey, lecornu et Mme Colona, ont d’abord apporté du baume au cœur des Nigériens, par un appui budgétaire (8 millions d’Euros) et humanitaire (5 millions d’Euros) mais ont dévoilé la nouvelle trajectoire de Barkhane au Sahel. Le «Partenariat de combat sous commandement nigérien», qui serait cette nouvelle orientation de Barkhane, avec la présence du millier de forces spéciales le long des 800 km à la frontière malienne devrait être l’affaire de tout le Sahel. Et même au-delà. On aura constaté que le Niger vient de signer un accord de défense avec le Bénin. La réarticulation de Barkhane au Sahel a sa trame au Niger, pour des raisons stratégiques, commodes et aussi l’aval des autorités de ce pays. Bazoum nouveau héraut de cette guerre anti-terroriste après Déby-père ? Peut-être ! En tout cas, le Sahel serait bien inspiré d’intégrer de bonne grâce cette aide précieuse. Car si au Niger, tout comme au Burkina, les Forces de défense et de sécurité remportent des victoires, et si des déplacés internes regagnent leurs «bled» comme récemment au Niger, la situation sécuritaire est toujours très préoccupante, par exemple au Burkina-Faso où au cours du week-end du 14 juillet, un pont névralgique, celui de Naré a été dynamité par des terroristes ! Ce pont qui relie l’axe Dori-Kaya coupe ainsi 2 importantes agglomérations du Burkina, et tout ce qu’il y avait comme trafic. Hélas, le cas malien inhibe un peu cet élan nouveau, car le Sahel, c’est un tout, à quoi bon si au Burkina ou au Niger, la lutte est menée, avec Barkhane, alors que le Mali fait cavalier seul ou non pas exactement avec Wagner ? Pour le moment, ça fait bien d’insérer dans son discours la diversification des partenaires, mais la réalité mérite qu’on se dise que Russes ou Français, c’est d’abord aux Sahéliens de combattre l’hydre terroriste. Et avec la guerre Russie-Ukraine, l’Occident, donc la France, a encore d’autres soucis, et quand bien même, l’Afrique reste sa tasse de thé, il faudra bien un jour que des décennies après les soleils des indépendances, les Sahéliens puissent défendre l’intégrité de leur territoire, les populations et leurs biens. UNE

Mourya, la voix du Niger

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