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Mali et Guinée: Dans l’enfer des putschistes !

Au Mali où ils ont déserté le front pour se vautrer dans les canapés de velours de la présidence et des ministères, les putschistes ont montré, à souhait, leur incapacité à faire face aux attaques armées de terroristes qui endeuillent au quotidien, l’armée, la police et les civils. Les victimes ne se comptent plus sur les rives du Djoliba, les forces du mal ayant multiplié les assauts simultanés. Depuis le départ des Forces française Barkhane et européenne Takuba, mais surtout la propagande grossière de la junte militaire qui fait croire à la montée en puissance de l’armée nationale, plus rien ne va. La recrudescence des attaques et autres embuscades meurtrières menées par les terroristes ont semé une psychose généralisée dont l’ampleur ne se mesure qu’à l’aune de l’inquiétude des populations. Au moins 17 soldats et 4 civils tués, contre 7 assaillants abattus. C’est la comptabilité macabre des derniers actes posés, le dimanche 7 août, dans les régions de Gao et de Koutiala, par les hommes sans foi ni loi. Pourtant, en prenant frauduleusement le pouvoir, mettant une fois de plus en difficulté le processus démocratique au Mali, le colonel Assimi Goïta et ses hommes s’étaient affublés de casquettes de sauveurs. Mais ce n’était que tromperie ! Très vite, usant de ruse et surfant sur un sentiment anti-occident qu’ils ont nourri, déclarant indésirables sur le territoire national les forces française et européenne, chassant l’ambassadeur de France et une centaine de soldats danois, suspendant les signaux de RFI et France 24, procédant au retrait du Mali du G5 Sahel, la force conjointe constituée par ce pays et la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso pour lutter contre le terrorisme, etc. Le seul but de ces opérations étant, pour les putschistes, de forcer l’adhésion d’un peuple malien pour une cause personnelle, celle de garder le plus longtemps possible, un pouvoir qu’ils ont arraché par les armes, des mains d’un président, qui, certes n’a pas répondu aux aspirations du peuple, mais était en train de dérouler un second mandat, démocratiquement conquis. Envers et contre tout, et tous, les putschistes au nom du peuple, assujettissent le…peuple, lui ôtant ses derniers espoirs auxquels il s’accrochait lorsqu’il a enclenché les manifestations, avec en tête le célèbre Imam Mahmoud Dicko, le meneur du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Les opportunistes en treillis, après avoir confisqué cette victoire populaire un certain 18 août de 2020, ont alors joué les libérateurs avant de tomber les masques, ce qui leur vaudra les sanctions financières et commerciales de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Sauf que la CEDEAO, a dû plier, face aux souffrances d’un pays meurtri, pris entre deux feux nourris, en l’occurrence les attaques terroristes et la dérive autoritaire des putschistes. La situation n’est guère à l’optimisme en Guinée voisine où un autre putschiste militaire, le colonel Mamady Doumbouya a mis fin au 3e mandat anticonstitutionnel, ce véritable coup d’Etat civil de Alpha Condé. Moins le fléau terroriste, l’état des lieux est le même. La situation est tout aussi alarmante pour des Guinéens privés désormais de droit de manifester et dont les leaders politiques et civils sont embastillés sans autre forme de procès. Ceux qui osent encore contredire «chef Doumbouya» savent qu’ils ont, constamment, au-dessus de leurs têtes cette épée de Damoclès prête à tomber selon les humeurs de la justice, mise à contribution pour faire taire tout empêcheur de «transitionner» en rond. Le dernier fait de guerre du colonel Mamady Doumbouya qui dirige une transition aux formes floues, sans contenu et surtout sans fin, a été de dissoudre le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) dont les animateurs sont devenus ses souffre-douleurs. En clair, pour en emprunter au chef de l’Etat nigérien, les militaires qui ont forcé les portes du pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso non seulement ne sont pas la solution aux problèmes de ces pays mais sont même devenus les vrais problèmes. Mais le peuple souverain n’a, certainement pas encore dit son dernier mot ! .

MOURYA, LA VOIX DU NIGER 

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