La communauté musulmane du Niger s’apprête à célébrer ce samedi 9 juillet 2022, la fête de L′Aid-el−Kébir ou la fête de Tabaski. A quelques heures de cette fête communément appelée au Niger, fête du mouton, les préparatifs vont bon train. Seul bémol, au fur et mesure que l’évènement s’approche, le prix du précieux bélier grimpe. Le prix du bélier que chaque croyant cherche à acquérir en vue d’immoler pour la circonstance connait une envolée exponentielle, constate-t-on sur les marchés de Niamey. Le sacrifice du mouton, qui est recommandé à tout musulman nanti des moyens pour perpétuer l’acte de Ibrahim érigé finalement en tradition très respectée suscite un intérêt évident chez les Nigériens. L’islam l’a élu au titre des rites religieux les plus importants. Dans chaque famille, le besoin du mouton vient s’ajouter à la contrainte sociale dont tout père de famille musulmane fait face. A Tourakou, un marché à bétail de la commune 4 de Niamey, les lieux de vente sont bondés de moutons. Malgré la disponibilité, leurs prix ne sont pas abordables cette année, selon certains acheteurs. En effet, pour pouvoir disposer d’un bon mouton de Tabaski, il faut débourser pas moins de cent mille (100 000 F). Expliquant la hausse des prix des moutons, Bouba, un revendeur nous a fait savoir que «c’est depuis la source que les moutons sont chers, c’est à dire auprès des propriétaires que les moutons sont vendus chers». Il y a aussi cette situation d’insécurité, qui fait que certaines sources d′approvisionnement sont inaccessibles. Il y a également des gens, qui viennent avec 100 000 F pour espérer obtenir un mouton de 150 000 F. Ce qui n’est pas possible. La recherche du mouton perturbe le sommeil de plusieurs pères de famille et le prix monte au fur et à mesure qu’on s’approche de la fête. L′Aid-el−Adha au Niger est toujours un grand moment de fête, certes, mais aussi d’affaires principalement autour du mouton. C’est toujours une occasion pour les commerçants véreux de spolier les pauvres clients et la célébration de cette année n’a pas dérogé à la règle .
Ramatou Oumar LABARAN