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Réconciliation nationale au Burkina: Patinage sur la méthode

Ce 8 juillet 2022, aurait pu être même de façade le début d’un dégel par le sommet avec la réunion convoquée par le président burkinabè de ses prédécesseurs : Jean-Baptiste Ouédraogo dit JBO, Blaise Compaoré, Michel Kafando, Yacouba Isaac Zida et Roch Kaboré. Blaise Compaoré condamné le 6 avril dernier à perpétuité par contumace a fait le déplacement Abidjan-Ouaga, avec la bénédiction de Damiba qui a donné des assurances au président ivoirien, Alassane Ouattara, que le condamné ne serait pas arrêté, comme l’exige la Loi. Atterrissage donc à la Base aérienne 511 héliporté à la présidence, ni les journalistes, ni ses partisans partis à l’aéroport ne l’ont aperçu. Quant au sommet en lui-même, dont le format était de 1+5, c’est-à-dire Damiba plus les 5 ex-chefs d’Etat, in fine, 3 ont fait défection avec des excuses, mais un, particulièrement a créé la polémique : Roch. Il était à l’abonné absent officiellement parce que certains de ses partisans ont pris d’assaut son domicile, l’empêchant de sortir. Lui-même fera une conférence de presse après la réunion d’où il n’y était pas pour donner cette version et ajouter qu’il a bien reçu un carton pour participer à un sommet des anciens chefs d’Etat, mais dont le sujet portait sur la lutte contre l’insécurité et non sur la réconciliation nationale. Du cénacle en lui-même, il n’a pas tenu ses promesses, car Damiba s’est retrouvé avec Blaise et JBO. Et s’il faut déplorer l’approche, pour réunir ces anciens présidents, il faut déplorer dans l’ensemble la méthode pour l’avènement de la réconciliation nationale. Ce sommet des ex et de Damiba aurait dû être le couronnement de cette perspective. En effet, Blaise étant sous le coup d’une condamnation, on ne peut pas mettre entre parenthèse cette sentence, il fallait donc obligatoirement un forum assorti de recommandations notamment sur les cas des gens qui ont des ennuis judiciaires, quelle forme de pardon (amnistie ou grâce présidentielle) et avec le quitus du forum, on aboutissait à quelque chose de consensuel. En lieu et place, il y a eu ce désir de cohésion sociale. Cependant, si on reproche à Damiba d’avoir péché par tact, nombreux sont aussi ceux qui estiment que Roch a manqué de courage en se débinant à la dernière minute. Il aurait dû dire dès la première rencontre (Lui-Damiba et JBO) qu’il n’est pas pour la rencontre du 8 juillet. Mieux, ayant reçu son invitation le 30 juin courant, il a eu une semaine pour signifier qu’il ne serait pas de la partie, d’autant que ce sommet a eu plus ou moins l’aval des chefs d’Etat de la CEDEAO. Que vont-ils penser de ce retrait in extremis de Roch. En tout cas, le sommet a eu lieu à 3 et on retiendra l’invite de Damiba envers Roch à se mettre au-dessus de la mêlée pour participer à cette œuvre de réconciliation. Car au Burkina Faso, on a la vague impression que si certains serinent la réconciliation chaque jour, ils n’en veulent pas. Nombreux sont ceux qui la veulent, mais sont divisés sur le chemin à emprunter pour l’atteindre. Du triptyque vérité-justice et réconciliation, d’aucuns sont pour une «réconciliation directe», car le Burkina est plombé par ça .

Mourya, la voix du niger

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