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RFI et France 24 suspendus au Mali : La colère de la Transition envers Paris reste inextinguible

Malgré la séparation entre le Mali et le France, traduite par le départ exigé de Barkhane et Takuba, l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali, à l’évidence, la colère des autorités bamakoises reste inextinguible à l’égard de la France. La preuve en a été administrée dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 mars par la suspension des émissions de RFI et France 24 au Mali. C’est très gravissime en soi dans tout pays, lorsque les autorités en viennent à expulser un journaliste, à l’emprisonner, ou à mettre une chape de plomb sur un média. C’est la totale. Récapitulons : depuis que le quarteron de colonels a pris la tête du Mali, après le double coup d’Etat, c’est le désamour avec la France, accusée tantôt d’être de mèche avec les katibas, de ne pas avoir le cœur à l’ouvrage dans la lutte contre le terrorisme et l’arrivée de Wagner, les paramilitaires russes sur les sables maliens n’a rien arrangé du tout, Paris ayant fait savoir qu’une coexistence Barkhane-Wagner, n’est même pas envisageable en rêve. Alors si l’on sait que depuis le 17 février dernier, lors du Sommet UE-UA, entre la France et le Mali, c’est fini, on se disait qu’on n’efface pas plus de 50 ans de relations comme ça en quelques jours et au détour de coup de sang fussent-ils justifiés. RFI et France 24 accusés dans cette affaire d’exactions des FAMa, accusés de mettre l’huile sur le feu ou de diffuser de fausses nouvelles ont bon dos, car ils sont des représentants visibles et vivants de la présence française toujours au Mali. Est-ce une façon de vouloir expurger tout ce qui est français du territoire malien que cet oukase de suspension est tombé sur RFI et France 24 ? Ce qui est certain lorsqu’un pouvoir commence à sévir contre la presse nationale ou étrangère ça ne sent pas bon. Il y a de la frilosité, et un manque de sérénité dans l’air. L’UE juge «inacceptable» cette suspension et la qualifie d’injustifiée et d’arbitraire. Encore qu’aujourd’hui, on ne peut plus rien cacher avec le monde réduit à l’état de «bled» grâce aux réseaux sociaux, rien qui se passe même dans le trou d’une fourmi ne peut être dissimulé. Militairement, diplomatiquement, le Mali et la France ont coupé les liens, mais, le Mali gagnerait à ce que la presse étrangère, dont RFI et France 24 y demeurent. On peut ne pas souvent être d’accord avec les lignes éditoriales de ces 2 médias qui relèvent du ministère des Affaires étrangères françaises, donc des outils de la coopération française, mais rien ne sert de sévir jusqu’à leur suspension. On espère d’ailleurs que cette colère des autorités maliennes est passagère et qu’elles n’appliqueront pas cette décision. Du reste, jusqu’à hier jeudi 17 mars, ces 2 médias émettaient toujours au Mali .

Mourya, la voix du niger

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